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Anass El Ansari : «Le Maroc n’est plus un simple fournisseur, mais un Smart Hub mondial du textile»

Anass El Ansari : «Le Maroc n’est plus un simple fournisseur, mais un Smart Hub mondial du textile»

Anass El Ansari : «Le Maroc n’est plus un simple fournisseur, mais un Smart Hub mondial du textile»

À l’issue de la 22ème édition du salon Maroc in Mode (MIM 2025), qui s’est tenue à Casablanca, le Maroc a confirmé son ambition : devenir un pôle textile mondial innovant, durable et à forte valeur ajoutée. Anass El Ansari, Président de l’AMITH, revient sur les principaux enseignements du salon, les atouts du Royaume, son positionnement international renforcé, et les opportunités concrètes qu’offre désormais cette dynamique aux industriels, notamment aux PME. Explications.

Challenge : Placé sous le thème « Morocco, the Smart Hub for Global Textile », cette 22ème édition affiche une ambition forte. Pensez-vous que le Maroc a désormais les atouts pour s’imposer comme un véritable pôle mondial de l’industrie textile ?

Anass El Ansari : Absolument. Le Maroc dispose aujourd’hui de tous les leviers pour s’affirmer comme un pôle textile mondial. Nous ne sommes plus uniquement un pays de sous-traitance compétitif, mais un écosystème complet : intégré, agile et durable. Notre position géographique au croisement de l’Europe, de l’Afrique et de l’Amérique combinée à des accords de libre-échange avec plus de cinquante pays, fait du Maroc une plateforme logistique et commerciale unique.

L’amont textile s’est fortement développé ces dernières années, grâce aux investissements marocains et internationaux. Cela nous permet de sécuriser la chaîne de valeur et de réduire les délais de mise sur le marché, un atout déterminant dans la compétition mondiale. Par ailleurs, le Maroc a pris une longueur d’avance sur les enjeux de durabilité : nos entreprises investissent dans la décarbonation, l’économie circulaire et la gestion responsable de l’eau, avec le soutien de politiques publiques structurantes.

Enfin, notre capital humain constitue un avantage majeur. Il est qualifié, adaptable, formé dans des institutions de référence comme l’ESITH, et aligné sur les standards internationaux. C’est cela, aujourd’hui, la véritable signification du concept de « Smart Hub » : un pays capable d’allier compétitivité, innovation et durabilité.

Challenge : Avec plus de 22 pays représentés et la présence de grandes organisations internationales, cette édition semble consacrer Casablanca comme plateforme incontournable. Qu’est-ce que cela change pour la visibilité du secteur marocain à l’échelle globale ?

A.E.A. : La participation de délégations internationales de haut niveau a confirmé que le Maroc n’est plus perçu comme un simple fournisseur régional. Il est désormais considéré comme un hub stratégique pour l’industrie textile mondiale. Casablanca s’est imposée comme un point de rencontre entre l’amont et l’aval, entre investisseurs, donneurs d’ordre, marques internationales et industriels.

Concrètement, cela ouvre trois perspectives majeures : attirer davantage d’investissements, notamment dans les segments amont et technologiques ; accélérer la montée en gamme de nos entreprises en les connectant directement aux grands acteurs mondiaux ; et positionner le Maroc comme portail du textile africain vers l’Europe et les États-Unis.

Challenge : Le MIM 2025 met au centre du débat la transformation des chaînes de valeur mondiales. Comment l’écosystème marocain s’adapte-t-il à cette triple exigence d’innovation, de traçabilité et de durabilité ?

A.E.A. : Le Maroc ne subit pas cette transformation, il l’anticipe. Les entreprises marocaines investissent dans la digitalisation des processus, la modélisation 3D, les systèmes de gestion intégrée et des capacités de production flexibles, afin de répondre aux attentes de rapidité, de personnalisation et de réactivité des marques internationales.

Sur la traçabilité, les industriels intègrent progressivement des systèmes numériques et des certifications internationales telles qu’OEKO-TEX, GOTS ou BSCI. L’AMITH travaille également, en partenariat avec l’APEBI, à la mise en place d’une plateforme nationale de traçabilité conforme aux exigences de la nouvelle stratégie textile européenne.

Quant à la durabilité, elle est devenue un pilier structurant du secteur. Plusieurs usines fonctionnent déjà sans rejet liquide, utilisent des énergies renouvelables, recyclent leurs déchets textiles et s’engagent dans des programmes de circularité. Le cadre institutionnel national (stratégie bas carbone, accès à l’énergie verte) permet d’accélérer cette transition.

Challenge : La recyclabilité de l’eau, la valorisation des déchets ou encore l’adoption de fibres durables sont au programme. Peut-on dire que le Maroc est aujourd’hui un pionnier africain du textile responsable ?

A.E.A. : Oui, et sans exagération. Le Maroc est aujourd’hui le pays africain le plus avancé dans le textile durable. Nos entreprises ont compris très tôt que la durabilité n’était plus une option, mais une condition d’accès aux marchés. Elles ont investi dans le traitement et la réutilisation de l’eau, dans la valorisation des déchets textiles, dans l’efficacité énergétique.

Nous disposons également d’un cadre réglementaire aligné sur les standards européens : stratégie bas carbone, fiscalité verte en préparation, programmes d’appui public-privé. Ce positionnement est reconnu par les grandes marques internationales, qui choisissent le Maroc autant pour sa proximité géographique que pour la crédibilité environnementale de son industrie.

Challenge : Quelles opportunités concrètes le Maroc in Mode 2025 offre-t-il aux industriels marocains, notamment aux PME qui cherchent à exporter ou à monter en gamme ?

A.E.A. : Maroc in Mode est avant tout une plateforme d’opportunités. Pour les PME, c’est l’occasion unique de rencontrer directement plus de 150 acheteurs internationaux et de présenter leurs collections, innovations et capacités industrielles. Le salon a également proposé un programme d’accompagnement dédié : ateliers sur la traçabilité, financements verts, normes européennes, stratégies export.

C’est aussi une vitrine pour valoriser les marques marocaines et montrer la montée en gamme du Made in Morocco que ce soit dans le denim, le prêt-à-porter, le homewear ou le workwear. Enfin, le salon agit comme un accélérateur de partenariats industriels et technologiques avec des acteurs venus d’Europe, d’Afrique, des États-Unis et d’Asie. En somme, MIM 2025 a été un véritable outil de compétitivité nationale : un tremplin pour exporter plus, mieux et de manière durable.

Son parcours 
Anass El Ansari est Président de CRC Production, entreprise textile-habillement basée à Meknès, reconnue pour son savoir-faire industriel et son engagement dans l’innovation et la compétitivité responsable. Issu d’une nouvelle génération de dirigeants industriels, il incarne le renouveau du textile marocain.
En 2022, il est élu Président de l’Association Marocaine des Industries du Textile et de l’Habillement (AMITH). Son premier mandat (2022-2025) a été marqué par la structuration d’une vision claire autour de la durabilité, de l’intégration régionale, de l’innovation et de la montée en gamme du « Made in Morocco ».
Fort de ces résultats, il a été reconduit pour un second mandat à la tête de l’AMITH, qui se prolongera jusqu’en 2028. Cette continuité lui permet de poursuivre les chantiers stratégiques engagés, notamment la transformation durable de la filière, l’attractivité internationale du Maroc et le positionnement du Royaume comme Smart Hub mondial du textile.

Son actu  
Casablanca vient d’accueillir, du 5 au 7 novembre 2025, la 22ᵉ édition du salon Maroc in Mode (MIM), placé sous le thème « Morocco, the Smart Hub for Global Textile ». Plus de 200 exposants, dont la moitié sont des internationaux, ainsi que des délégations de 22 pays et de grandes organisations mondiales du secteur textile (EURATEX, IAF, ITC, IFC, UKFT, NCTO…), ont fait de cet événement une véritable plateforme mondiale d’échanges, d’affaires et de réflexion stratégique.
Le salon a mis en lumière un message clair : le Maroc est passé du statut de simple plateforme de sous-traitance à celui d’écosystème textile complet, compétitif, durable et connecté aux grands marchés internationaux. Innovation, traçabilité, durabilité, montée en gamme industrielle et souveraineté de la chaîne de valeur ont été les fils conducteurs de cette édition.

2025-11-11 09:18:55

www.challenge.ma

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