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Comment Emirates maintient sa performance malgré les défis du secteur aérien (Entretien)

Comment Emirates maintient sa performance malgré les défis du secteur aérien (Entretien)

Comment Emirates maintient sa performance malgré les défis du secteur aérien (Entretien)

Le Matin : Vous étiez la semaine dernière à Rabat pour la 58ᵉ Assemblée générale de l’AACO, un rendez-vous majeur pour l’aviation arabe. Quels messages, priorités ou avancées clés Emirates souhaitait-elle mettre en avant lors de cet événement ?

Adel Ahmad Al Redha : Nous sommes très heureux d’avoir participé à cette 58ᵉ Assemblée générale de l’Organisation des transporteurs aériens arabes (AACO – Arab Air Carriers Organization), d’autant plus qu’elle s’est tenue à Rabat, un lieu idéal pour rassembler l’ensemble de l’écosystème aérien. C’est une plateforme exceptionnelle pour rencontrer les compagnies, les constructeurs et les prestataires, et pour obtenir en peu de temps une vision précise de l’évolution de notre industrie.

Nous avons écouté les analyses de l’Association du transport aérien international (IATA) et l’intervention du directeur général de l’AACO, qui ont dressé un état des lieux clair des tendances et des défis à venir. Pour Emirates, comme pour toutes les compagnies, c’est l’occasion d’entendre directement les fabricants, de partager nos préoccupations opérationnelles et d’examiner les pistes d’amélioration.

Je me réjouis aussi de voir l’importance accordée à la réduction des émissions de carbone et à la mise en œuvre d’initiatives concrètes. La vraie question reste la capacité du secteur à mesurer l’impact réel de ces actions, alors que l’objectif zéro émission nette à l’horizon 2030 est particulièrement ambitieux. Mais chacun, compagnies comme constructeurs, explore aujourd’hui ce qu’il peut faire pour avancer dans cette direction.

Votre présence à cet événement a-t-elle débouché sur de nouvelles alliances ou partenariats stratégiques ?

Pour le moment, rien n’est conclu. Comme je l’ai dit, l’objectif principal de ce type d’événement est le réseautage et la compréhension de la direction que prend l’industrie à travers ses leaders.

C’est aussi l’occasion pour chaque compagnie d’accueillir l’événement à tour de rôle. Cette année, il est organisé par Royal Air Maroc, que nous remercions pour leur hospitalité et leur accueil chaleureux à Rabat. C’est toujours agréable de se retrouver chez nos collègues et d’avoir la possibilité, en seulement quelques jours, de rencontrer un nombre considérable de dirigeants et de décideurs régionaux.

Comment se porte Emirates aujourd’hui ?

Nous venons de finaliser l’évaluation de nos performances du premier semestre et les indicateurs dont nous disposons montrent une dynamique solide, avec des résultats positifs.

Les perspectives sont également encourageantes, que ce soit sur la demande passagers, l’expansion du réseau ou le déploiement de capacités supplémentaires sur certains marchés. Nous nous attendons à ce que cette tendance favorable se poursuive au cours des prochains mois.

Peut-on avoir quelques chiffres ?

Les résultats semestriels viennent effectivement d’être publiés, et nous sommes très fiers d’annoncer que le Groupe Emirates a, une fois de plus, réalisé une performance semestrielle record pour l’exercice 2025-2026, marquant la quatrième année consécutive de rentabilité record sur cette période de référence. Notre résultat avant impôt a atteint 3,3 milliards de dollars, soit une hausse de 17%. Quant au chiffre d’affaires consolidé du Groupe, il s’est établi à 20,6 milliards de dollars, en progression de 4% par rapport aux 19,3 milliards de l’année précédente. Même après impôt, notre résultat reste très solide à 2,9 milliards de dollars, en hausse de 13%.

Concernant la compagnie aérienne Emirates spécifiquement, nous conservons notre place de compagnie aérienne la plus rentable au monde pour ce semestre de référence. Notre bénéfice semestriel avant impôt a atteint un nouveau record de 3,1 milliards de dollars, en progression de 17% par rapport aux 2,6 milliards de l’année dernière. Notre chiffre d’affaires a suivi cette tendance, atteignant 17,9 milliards de dollars, soit une croissance de 6% par rapport aux 16,9 milliards de la période précédente.

Cette performance est principalement attribuable à deux facteurs cruciaux : d’abord, le dynamisme ininterrompu et la demande soutenue de voyages dans toutes les régions. Ensuite, nous bénéficions de la préférence de plus en plus marquée de notre clientèle pour nos produits et services, notamment nos cabines premium. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) de la compagnie aérienne s’est maintenu à un niveau très solide, atteignant 5,4 milliards de dollars.

Cette rentabilité élevée nous permet de maintenir une politique d’investissement ambitieuse, au cœur de notre ADN. Nous avons déjà réaménagé les cabines de 23 appareils dans le cadre de notre programme de modernisation, évalué à 5 milliards de dollars. Nous avons, également, étendu la Classe Économie Premium, désormais proposée sur les liaisons reliant Dubaï à 61 villes.

Sur le plan opérationnel, notre capacité globale a augmenté de 5% et nous avons transporté 27,8 millions de passagers, soit une hausse de 4%. Nous anticipons que la demande mondiale restera résiliente jusqu’à la fin de l’exercice 2025-26, et nous sommes impatients de poursuivre notre croissance, notamment grâce au déploiement de nouveaux A350 au sein de notre flotte.

Par ailleurs, la solidité financière du Groupe est attestée par un record de trésorerie de 15,2 milliards de dollars au 30 septembre 2025, ce qui nous permet de financer nos nouvelles livraisons et de répondre aux besoins de l’entreprise. Nous avons, également, versé à notre actionnaire le solde d’un dividende, soit 545 millions de dollars, s’inscrivant dans le dividende total de 1,6 milliard de dollars annoncé pour l’exercice précédent.

Ces performances sont-elles en ligne avec vos objectifs ?

Globalement, ce sont des résultats robustes qui s’inscrivent dans la continuité de notre trajectoire. Ils traduisent la force de la demande mondiale, la confiance des clients dans nos produits et l’impact concret de nos investissements dans nos opérations, notre flotte et nos équipes.

Nous avons un cadre clair, avec des cibles et un budget, et la compagnie évolue conformément à ces orientations. Sommes-nous satisfaits ? Oui. La demande vers Dubaï et sur l’ensemble de notre réseau reste forte. Le taux de fidélité de nos clients progresse, confirmant la pertinence de nos investissements continus dans l’amélioration du produit et du service, au sol comme en vol. Les retours positifs de nos clients, corporate ou individuels, reflètent l’attention que nous portons à l’expérience passager.

Nous investissons également dans les outils digitaux et dans l’optimisation de tous les points de contact avec le client, cherchant toujours à rendre l’expérience plus fluide et agréable à chaque étape.

Avec la hausse des coûts du carburant et la pression concurrentielle, comment Emirates réussit-elle à maintenir sa rentabilité tout en restant attractive sur le marché ?

La concurrence est saine et nous la considérons comme un moteur. Elle nous motive, nous pousse à réfléchir au niveau supérieur et à rester concentrés sur l’essentiel : offrir ce qu’il y a de mieux à nos clients, développer notre réseau et améliorer nos services, qu’il s’agisse de nos salons, de nos opérations aéroportuaires ou de nos interactions avec les passagers.

Notre objectif est de livrer ce que nous jugeons juste pour nos passagers, car c’est la cohérence et la qualité de ce que nous proposons qui, au final, déterminent notre attractivité. La concurrence sera toujours présente. Elle ne doit pas être source d’inquiétude, mais elle ne doit pas non plus être ignorée. Notre ambition n’est pas d’être meilleur que telle ou telle compagnie, mais de continuer à proposer un produit irréprochable.

Comment Emirates perçoit-elle la concurrence des compagnies low-cost en particulier ?

Les low-cost ont leurs propres modèles, et même entre elles, elles appliquent des approches différentes. Chaque compagnie aérienne, qu’on la qualifie de classique, traditionnelle ou low-cost, a son modèle économique et son mode d’exploitation.

Au final, chaque entreprise doit déterminer ce qui fonctionne pour elle, que ce soit en matière de produit, de type d’avion, de nombre de sièges, d’espacement, de niveau tarifaire ou de franchise bagages. Les étiquettes low-cost ou classique ne sont que des définitions et les catégories importent peu. Ce qui compte, c’est que chaque transporteur trouve le modèle qui lui permet d’être performant et de répondre aux attentes de ses clients.

Aujourd’hui, on parle beaucoup d’intelligence artificielle comme d’une révolution industrielle. Concrètement, comment Emirates l’intègre-t-elle ?

C’est une bonne question. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle fait partie de notre quotidien. Comme avec les smartphones : le débat n’est plus de savoir si on va en utiliser un, mais simplement quelle marque choisir.

De même, la question n’est plus de recourir ou non à l’IA, mais de décider comment l’utiliser au mieux. L’utilisation des données, leur analyse et leur intégration dans nos applications pour offrir un meilleur service ou gagner en efficacité sont devenues essentielles. Si nous n’utilisons pas la technologie, nous serons dépassés.

D’ailleurs, nous en voyons déjà les bénéfices concrets. À l’aéroport de Dubaï, par exemple, les parcours biométriques permettent un passage fluide au check-in et à l’immigration. Cela réduit le stress du voyageur. Un passager serein a une expérience plus agréable, passe davantage de temps dans l’aéroport et interagit différemment avec l’environnement. Il passe plus de temps au Duty Free ou dans les restaurants. La technologie évolue vite et chaque organisation doit déterminer comment en tirer le meilleur parti.

Si l’on se projette à dix ans, à quoi ressemblera, selon vous, le transport aérien ?

C’est la question à un million de dollars. Mais les signaux montrent clairement que l’industrie souhaite aller vers un environnement plus vert, avec moins d’émissions carbone. Nous verrons davantage de carburants alternatifs et une adoption plus large des plateformes digitales pour gérer la relation client. Les interactions entre passagers et compagnies seront encore plus directes, et les gens dépendront davantage de leurs appareils personnels et des applications mobiles.

Mais une chose restera inchangée : voyager d’un point A à un point B en avion restera la solution la plus pratique et la plus confortable. Ce qui ne variera pas non plus, c’est notre responsabilité de répondre aux attentes des passagers et de leur offrir la meilleure expérience possible.


2025-11-09 16:56:00

lematin.ma

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