PwC fait du Maroc un hub africain de la cybersécurité avec son Digital Resilience Center à Casablanca (Entretien)
Jamal Basrire: PwC a récemment été positionné comme leader de la cybersécurité en Europe, selon l’analyste Forrester. À travers la création de ce centre, nous souhaitons établir un hub d’excellence cyber marocain et africain, au service de nos clients mondiaux. Le centre ouvert à Casablanca constitue la 12ᵉ plateforme de services managés cyber ouverte par PwC à l’échelle mondiale.
Plus spécifiquement pour les clients marocains, PwC cherche à renforcer la souveraineté numérique en offrant des solutions locales intégrées à une capacité cyber globale, comptant plus de 8.600 experts. Ces solutions locales s’appuient sur un dispositif humain basé au Maroc, entièrement intégré à l’écosystème technologique national.
Au cours des trois dernières années, PwC a accompagné plusieurs acteurs majeurs au Maroc dans leurs réflexions autour des enjeux de souveraineté technologique. À travers cette initiative, PwC cherche à former et mobiliser les talents locaux, contribuant ainsi à l’un des objectifs nationaux fixés par la Stratégie Digitale 2030, qui vise à former 100.000 spécialistes du numérique et de la cybersécurité d’ici 2030.
Au travers du Digital Resilience Center (DRC) à Casablanca, PwC créera une force de frappe de 100 consultants, équipés des technologies les plus avancées en matière de cybersécurité, notamment d’agents d’intelligence artificielle.
Le DRC propose une offre complète de services managés de cybersécurité, opérée 24h/24 et 7j/7 depuis Casablanca, et interconnectée avec 11 autres centres déployés à l’échelle mondiale. L’offre du DRC s’articule autour des piliers suivants :
Managed Cyber Risk : évaluation de la maturité cyber et gestion proactive des risques.
Managed Cyber Defense : surveillance continue des systèmes, détection et réponse aux incidents.
Managed Digital Identity : gestion sécurisée des identités numériques.
Managed Cloud Security : protection des environnements cloud et des infrastructures critiques.
Ces services sont conçus pour répondre aux besoins des administrations et entreprises marocaines, africaines et mondiales.
PwC prévoit 100 consultants spécialisés au sein du centre d’ici 2030. Quelles sont les initiatives déjà lancées ou prévues pour former les talents locaux et répondre à la pénurie de compétences en cybersécurité au Maroc?
À travers la création du Digital Resilience Center (DRC), PwC prévoit de former et mobiliser les talents locaux, en contribuant à l’objectif national de former 100 000 spécialistes du numérique et de la cybersécurité d’ici 2030.
D’ici 2030, PwC ambitionne de constituer une force de frappe de 100 collaborateurs au Maroc, appuyés par les technologies les plus avancées, notamment l’Intelligence Artificielle.
Pour accélérer ce développement et répondre à la pénurie de profils qualifiés dans le domaine de la cybersécurité au Maroc, PwC s’appuiera sur des partenariats stratégiques avec les universités et les écoles d’ingénieurs.
Le Matin: En quoi ce centre basé à Casablanca est-il stratégique pour l’Afrique? Avez-vous déjà des projets ou des collaborations en cours avec d’autres pays du continent?
Le Digital Resilience Center (DRC) de Casablanca consacre le Maroc comme un acteur majeur de la cybersécurité en Afrique. En combinant innovation technologique, développement des talents et coopération régionale et internationale, PwC contribue à bâtir une économie numérique plus sûre et résiliente.
Pour les entreprises, les institutions et les jeunes professionnels, cette initiative ouvre la voie à une cybersécurité durablement ancrée dans les compétences locales, contribuant ainsi aux enjeux de transformation numérique du Maroc dans le cadre de sa Stratégie Digitale 2030.
Cette initiative renforce le positionnement du Maroc comme un pays attractif et porte-étendard de l’excellence numérique africaine.
PwC est par ailleurs intervenu dans l’accompagnement et l’assistance technique d’agences nationales de cybersécurité africaines, équivalentes à la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information (DGSSI) au Maroc.
Comment votre offre s’adapte-t-elle aux réalités des PME marocaines, souvent en retard sur la cybersécurité, tant en termes de budget que de compétences?
L’offre proposée par PwC a vocation à également accompagner le tissu d’entreprises de taille intermédiaire. Ces entreprises vues comme le parent pauvre de la cybersécurité ne disposent généralement pas de la capacité à recruter et maintenir les compétences requises pour disposer d’un dispositif de cybersécurité efficace.
Le budget reste toujours un enjeu critique qu’il convient de sécuriser pour protéger les intérêts de l’entreprise. La possibilité d’accéder à une offre modulaire et packagée permet d’adapter la réponse cyber aux enjeux de chaque entreprise.
Le DRC est présenté comme un acteur clé de la stratégie ‘Maroc 2030’ en cybersécurité. Selon vous, quels sont les obstacles majeurs à la résilience numérique du tissu économique marocain, et comment votre centre compte-t-il y répondre à court terme?
Selon l’étude menée par PwC et l’AUSIM en 2025 plusieurs obstacles majeurs à la résilience numérique sont observés au Maroc. Quelques exemples de freins sont :
• Pénurie de compétences spécialisées: Le Maroc compte moins de 3.000 experts cyber pour un besoin supérieur à 10000 profils, ce qui limite la capacité des entreprises à internaliser la cybersécurité.
• Contraintes budgétaires en décorrélation avec la perception du risque: 73 % des entreprises placent le risque cyber en tête de leurs priorités. Les entreprises peinent cependant à disposer d’un budget cyber rationnel et cohérent au regard du niveau de risque observé dans le pays (contexte d’incident renforcé). Les budgets alloués à la cybersécurité sont encore insuffisants, surtout dans les secteurs non réglementés.
• Maturité cyber hétérogène:
– Seules 2% des entreprises ont mis en œuvre l’ensemble des actions nécessaires pour une cyber-résilience complète. Les entreprises de taille intermédiaires restent particulièrement vulnérables, avec des dispositifs de sécurité souvent inexistants ou rudimentaires.
– Le marché marocain requiert encore une montée en maturité importante de la qualité des prestataires de cybersécurité. La mise en place de schémas de qualification par la DGSSI contribuera à poser un cadre d’exécution des services cyber mais les acteurs de ce marché devront continuer à être challengés par leurs clients afin d’augmenter le niveau d’exigence face à des attaquants qui gagnent en professionnalisme et en sophistication.
• Partage d’informations à renforcer: Malgré l’existence des dispositifs mis en place par la DGSSI et le MA-CERT, le marché marocain nécessite de renforcer le partage d’information ainsi que ses pratiques de réponse coordonnée aux attaques cybe
2025-11-07 09:00:00
lematin.ma




