2,1 millions de Marocains vivent dans des douars dispersés (HCP)
La population rurale, qui représente 37,2% du total national, est répartie selon le type de douar : 46,6% vivent dans des douars groupés, où les habitants sont les uns à côté des autres (6,3 millions de personnes), 37,9% dans des douars éclatés (soit 5,1 millions), et 15,5% dans des douars dispersés (2,1 millions). En parallèle, les ménages ruraux constituent 33,4% de l’ensemble national, un écart qui traduit une densité plus faible en zones rurales. Les régions les plus rurales demeurent Drâa-Tafilalet (63,3% de population rurale), Marrakech-Safi (54,1%) et Béni Mellal-Khénifra (49,2%), tandis que les régions du Sud, notamment Laâyoune-Sakia El Hamra (2,7%) et Dakhla-Oued Ed-Dahab (9,2%), se distinguent par leur forte urbanisation.
Le monde rural marocain reste marqué par une forte dispersion de l’habitat : près du tiers des douars (31,8%) comptent moins de 30 ménages, mais n’abritent que 4,8% de la population. En revanche, les douars de taille moyenne (entre 30 et 500 ménages) représentent 66,4% du total et concentrent près de 80% des ménages et de la population. Les grands douars, bien que minoritaires (1,7%), regroupent plus de 16% de la population, illustrant leur rôle structurant dans l’organisation territoriale et la concentration des activités rurales.
Sur le plan démographique, le HCP observe une évolution notable de la structure par âge. La part des jeunes de moins de 15 ans est passée de 31,4% en 2014 à 29,6% en 2024, tandis que la population en âge d’activité (15-59 ans) recule légèrement à 57,2%. À l’inverse, la part des personnes âgées (60 ans et plus) progresse sensiblement, de 9,5% à 13,2%, traduisant un vieillissement progressif de la population rurale. Ce phénomène touche une majorité de douars : 59,1% d’entre eux comptent au moins 13,8% de personnes âgées, regroupant près de la moitié de la population rurale.
Le rapport de masculinité, qui s’établit à 103,3 hommes pour 100 femmes, masque toutefois des disparités importantes : 36,6% des douars présentent un ratio inférieur à 100, révélant une surreprésentation féminine. Cette tendance, liée notamment à la migration masculine vers les villes ou l’étranger, met en lumière des dynamiques sociales différenciées au sein du monde rural. Ces déséquilibres influent sur la structure des ménages, la participation économique et les besoins sociaux des territoires concernés.
2025-11-04 15:30:00
lematin.ma




