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Industrie marocaine : derrière les chiffres record, des défis structurels persistent

Industrie marocaine : derrière les chiffres record, des défis structurels persistent

Industrie marocaine : derrière les chiffres record, des défis structurels persistent

Les chiffres viennent de tomber, et ils sont spectaculaires ! Le Baromètre de l’industrie marocaine 2025, dévoilé mercredi dernier, dresse le portrait d’un secteur au sommet de sa forme : 898 milliards de dirhams de chiffre d’affaires, 240 milliards de valeur ajoutée et 90 milliards d’investissements. Du jamais vu ! Pourtant, cette success-story à la marocaine cache une réalité plus contrastée, celle d’une industrie tiraillée entre ses ambitions affichées et ses fragilités persistantes.

À première vue, le bilan est éclatant. L’industrie automobile hisse le drapeau marocain sur le podium des secteurs leaders, avec 196 milliards de dirhams de chiffre d’affaires et plus de 250.000 emplois.

Les investisseurs, visiblement conquis, ont engagé 90 milliards de DH en 2024, soit une progression fulgurante de 30% en un an. Mais cette frénésie d’investissements, concentrée sur la chimie-parachimie et les entreprises matures, ne doit pas faire oublier les failles qui menacent l’édifice entier.

Géographie industrielle : disparités territoriales

L’analyse des indicateurs fournis dans le rapport fait dégager un diagnostic sans appel : le Maroc industriel souffre de disparités territoriales. Tandis que Casablanca-Settat, Tanger et Rabat se partagent 83% du gâteau national, le reste du territoire attend son heure. Les politiques de décentralisation, pourtant régulièrement annoncées, peinent à produire leurs effets, laissant des régions entières comme Fès-Meknès largement en marge du développement industriel.

Transition énergétique : l’heure des comptes

Autre ombre au tableau : le modèle énergétique marocain semble montrer ses limites. Avec 74% de sa consommation encore dépendant des énergies fossiles, l’industrie locale accumule les retards dans sa transition verte. Les secteurs les plus gourmands en énergie, comme les matériaux de construction et la chimie, naviguent à vue entre urgence climatique et impératifs de compétitivité.

Productivité : la fracture qui divise

Le rapport révèle également une fracture béante entre les secteurs. Quand la chimie affiche une productivité de près de 596.000 DH par emploi, le textile et cuir plafonne à 78.000 DH. Un écart vertigineux qui illustre les limites d’un développement à plusieurs vitesses, où la modernisation des uns ne profite pas à tous.

Parité : la révolution inachevée…

Le compte n’y est pas non plus sur le front de l’égalité. Le taux de féminisation stagne à 41% dans l’emploi et bute sur un plafond de verre à 13% dans les postes de direction. Même les secteurs les plus performants, comme la pharmacie et l’aéronautique, peinent à incarner le changement.

Les chantiers de la dernière chance

Face à ce bilan en demi-teinte, l’industrie marocaine doit engager sa mue. La montée en gamme technologique devra s’accompagner d’une décentralisation effective. La transition énergétique exigera des investissements massifs. La résorption des inégalités impliquera quant à elle une refonte des modèles de formation. L’industrie marocaine se trouve aujourd’hui à un tournant historique. Si ses performances lui ont offert une crédibilité internationale, sa capacité à devenir une puissance industrielle souveraine dépendra quant à elle de son courage à dépasser ses contradictions. Le temps des mesurettes est révolu : seuls des choix stratégiques audacieux permettront au Maroc de concilier performance économique et développement durable.


2025-10-30 16:20:00

lematin.ma

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