PLF 2026: Un nouveau triptyque en marche
Le marathon parlementaire du projet de loi de finances (PLF) pour 2026 a démarré hier par le dépôt du texte et des différents rapports qui l’accompagnent.
Le PLF 2026 fera le focus sur la nouvelle génération des programmes intégrés. Il s’agira de se concentrer sur trois questions, présentées sous forme d’un nouveau triptyque: Dialogue, inclusion et transparence (Ph L’Economiste)
Le timing constitutionnel du 20 octobre a été respecté. Il a été suivi la même journée par la présentation du projet de budget par la ministre de l’Economie et des Finances devant les deux Chambres réunies. Immédiatement, elle a commencé par un exposé devant les députés de la Commission des finances de la Chambre des représentants. Le débat général sera décidé après la réunion du bureau de la Commission.
En attendant, force est de constater que le PLF pour 2026 fera le focus sur la nouvelle génération des programmes intégrés. Dans cette question, il s’agira de se concentrer sur trois questions nouvelles, présentées sous forme d’un nouveau triptyque. D’abord, ces programmes et projets seront montés sur la base d’une approche participative. Ainsi, le dialogue avec les populations au niveau des territoires sera le maître mot. Ensuite, ces populations seront dotées d’un système d’information qui leur permettra de faire le suivi de la réalisation des différents projets. Le citoyen aura une plateforme pour accompagner les différentes étrapes des projets dans leurs territoires. Enfin, la garantie de transparence de ces programmes sera assurée par de nouveaux mécanismes qui n’étaient pas activés jusqu’ici. Cela se fera à travers l’implication des instances constitutionnelles à l’instar de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption et le Conseil économique, social et environnemental (CESE). A cela s’ajoutent les instances de contrôle comme la Cour des comptes et l’Inspection générale des finances (IGF), dans le cadre de la reddition des comptes.
Reddition des comptes
A travers le PLF, SM le Roi met en œuvre, de manière concrète, le nouveau concept de programmes de développement territorial intégré, conçu dans le cadre d’une nouvelle logique. Le dialogue, l’inclusion, la reddition des comptes, la transparence,… C’est la grande nouveauté du projet de loi de finances pour 2026. Dans son discours à l’ouverture de la session parlementaire, le Souverain a abordé deux dossiers: l’accélération du cheminement du Maroc émergent et le lancement de la nouvelle génération des programmes de développement territorial intégré.
En attendant le dialogue pour élaborer cette nouvelle génération, le PLF apporte des réponses pour les projets prioritaires que sont la santé, l’éducation et l’emploi. Rien que pour la santé et l’éducation, le PLF a réservé 140 milliards de DH, soient plus de 21 milliards de DH par rapport à l’année dernière. Ils ont bénéficié de plus de 27.000 postes budgétaires, l’équivalent de la population de la taille d’une ville moyenne au Maroc. Ainsi, le secteur de la santé aura 8.000 postes contre 6.500 l’année dernière et l’Education nationale 19.000 postes contre 16.000 auparavant.
Toujours en matière de santé, l’accent sera mis sur l’amélioration de l’offre en infrastructures sanitaires. Cela passe par la mise en service des deux Centres hospitaliers universitaires (CHU) d’Agadir et de Laâyoune. Idem pour le parachèvement des travaux de construction et d’équipement du CHU d’Ibn Sina de Rabat. A cela s’ajoute la poursuite des travaux de construction des CHU de Béni-Mellal, Guelmim et Errachidia.
NĂ©cessaire digitalisation
CES chantiers supposent une administration publique modernisée et plus proche des territoires. En effet, le pays est engagé dans une profonde transformation de son organisation administrative. En 2026, les efforts de modernisation du système administratif se poursuivront, afin de renforcer sa proximité avec le citoyen et d’améliorer l’efficacité de l’action publique, dans une logique de développement régional intégré. Cela passera notamment par la poursuite de la digitalisation, la simplification des procédures et l’amélioration de l’accessibilité des services administratifs. Le but est de renforcer la confiance entre l’administration et ses usagers, de soutenir l’élan entrepreneurial et d’améliorer l’attractivité des territoires.
La réforme des EEP
La réforme du secteur des établissements et entreprises publics (EEP) vise à remédier aux dysfonctionnements structurels qui entravent leur performance. Il s’agit aussi de garantir une meilleure complémentarité et une cohérence optimale entre leurs missions respectives et à rehausser leur efficience économique et sociale. L’opérationnalisation de cette réforme s’est traduite par une avancée significative du cadre législatif et réglementaire, avec neuf textes déjà adoptés, deux en cours d’approbation et six en phase d’élaboration.
Concernant les opérations de restructuration, plusieurs secteurs ont commencé mais le rythme est long. Ainsi, dans le secteur de la santé, la réforme vise à instaurer un système de gouvernance unifié et efficace, en cohérence avec le chantier de généralisation de la protection sociale. Jusqu’ici, elle ne s’est matérialisée que par la mise en place d’un seul groupement sanitaire territorial dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Les autres sont en stand-by, en attendant l’adoption de décrets d’application. Dans le même cadre, l’absorption de la Cnops par la CNSS constitue une avancée décisive vers l’unification de la gestion de l’AMO.
Mohamed CHAOUI
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2025-10-20 19:41:48
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