Financer les infrastructures en Afrique : du capital humain à l’innovation financière
Le vrai point de départ : le projet, pas la banque Pour le Dr Eyüp Vural Aydın, président du Centre d’excellence des partenariats public-privé, une erreur fondamentale persiste : celle de mesurer la «bancabilité» d’un projet uniquement à l’aune de son rendement financier. «Le véritable point de départ d’un projet viable n’est pas la banque, mais le projet lui-même, centré sur les besoins réels du pays», insiste-t-il. Selon lui, l’infrastructure doit d’abord être orientée vers l’humain, c’est-à-dire répondre à des nécessités concrètes identifiées par les populations et le territoire.
Dans un continent où 60% de la population a moins de 25 ans, investir dans la jeunesse n’est pas une option : c’est la condition de tout développement durable. «L’investissement le plus important à réaliser est celui dans le capital humain», souligne-t-il, citant la Turquie comme un exemple de réussite dans la formation de compétences locales et l’exportation du savoir-faire technique. Mais comment transformer cette théorie en projets concrets, surtout dans les régions les plus défavorisées où le financement reste un parcours d’obstacles ?
Sur le terrain, l’innovation comme levier de survie Adrian Frey, président de MozParks Holding, a partagé l’expérience du développement de parcs industriels au Mozambique, où la réalité du terrain impose de l’ingéniosité
Construire un parc industriel coûte environ 4 millions de dollars, une «mission impossible» dans les provinces peu industrialisées. Pourtant, MozParks a relevé le défi en adoptant une approche audacieuse : développer les parcs autour des ressources locales (gaz, pierres, agriculture) et instaurer des PPP où les grands investisseurs (mines, compagnies gazières…) sont tenus de répondre aux besoins des communautés locales.
Résultat : les entreprises financent la moitié des infrastructures nécessaires, en échange de bénéfices à long terme liés à l’amélioration de leur environnement économique. Cette approche a également permis la création d’emplois pour les jeunes via des programmes de stages et de formation, transformant ainsi un problème de financement en catalyseur de développement local. «Au lieu d’attendre des financements gouvernementaux difficiles à obtenir, nous utilisons les budgets communautaires des grands acteurs privés pour financer les infrastructures», explique M. Frey. Une stratégie de résilience qui prouve que, même dans les contextes les plus contraints, l’innovation contractuelle et la logique d’écosystème peuvent transformer la «mission impossible» en modèle reproductible.
De la solution locale à la vision systémique
Si ces réussites locales démontrent l’inventivité du continent, elles soulignent aussi la nécessité d’une vision régionale cohérente pour attirer les capitaux internationaux. Pour James R. Kanagwa, directeur général d’Ecobank Éthiopie, il n’existe pas de solution unique. «L’approche la plus efficace est un mélange d’outils financiers», affirme-t-il. Il plaide pour une intégration régionale accrue, citant l’exemple des routes financées par l’Ouganda en République démocratique du Congo. Selon lui, cette coopération permet d’amortir les risques et de garantir une meilleure rentabilité des projets transfrontaliers. M. Kanagwa propose également de repenser les indicateurs de dette : au lieu de se concentrer sur le ratio dette/PIB, il préconise de mesurer la dette par rapport aux recettes, méthode plus révélatrice de la capacité réelle de remboursement. Cette approche, selon lui, faciliterait l’accès aux fonds de pension et capitaux domestiques, encore sous-utilisés dans les financements d’infrastructures.
Dé-risquer pour libérer le capital Pour Kevin Louis Neil Obeegadoo, directeur général d’Investment & Management Services, le véritable verrou n’est pas tant financier que structurel. «Investisseurs et décideurs doivent passer des projets ponctuels à la création de plateformes bancables orientées vers l’impact», résume-t-il. Autrement dit, il faut standardiser, sécuriser et rendre prévisibles les cadres d’investissement. Procédures d’approvisionnement transparentes, contrats uniformisés, réglementation stable : ces trois éléments sont les fondations d’un environnement «investissable».
Dans cette logique, des pôles régionaux comme l’Île Maurice jouent un rôle central. Présenté comme reconnu pour son cadre réglementaire mature et sa solidité juridique, le pays s’impose comme une plateforme financière crédible où les investisseurs internationaux peuvent placer leurs capitaux en confiance. «Quand les risques sont clairement alloués et la gouvernance lisible, le capital afflue, non par charité, mais parce que les projets génèrent un rendement réel», souligne M. Obeegadoo.
Apprivoiser les craintes des investisseurs
Les experts s’accordent sur ce point : attirer des financements à long terme passe avant tout par la gestion intelligente des risques. Zeynep Ulaş, cheffe de département au ministère turc du Trésor et des finances, insiste sur la phase préparatoire : «L’étape la plus fondamentale est d’avoir un projet prêt à l’investissement» Une fois cette base établie, il faut s’attaquer aux principales sources d’inquiétude : le «risque de devise», particulièrement sensible dans les projets en monnaie locale, le «risque de revenu», souvent atténué par des mécanismes de crédit de revenu minimum, et le «risque de sortie», qui suppose des dispositifs d’arbitrage international pour garantir la sécurité juridique des investisseurs. Ces garde-fous sont essentiels pour transformer la perception du continent africain : non plus celle d’un territoire à haut risque, mais d’un espace d’opportunités maîtrisées, où les rendements s’appuient sur une gouvernance solide et une vision à long terme.
Vers une nouvelle équation du développement
En filigrane de ces échanges, une conviction commune s’impose : le financement des infrastructures africaines ne se résume pas à des montages financiers. Il repose avant tout sur une alliance entre vision politique, ingénierie institutionnelle et valorisation du capital humain. En plaçant la jeunesse au cœur des projets, en innovant dans les modèles de partenariat et en harmonisant les cadres d’investissement, l’Afrique peut progressivement bâtir les conditions de son autonomie économique. «Le jour où les projets répondront d’abord aux besoins des populations et de la planète, plutôt qu’aux exigences bancaires, le continent deviendra pleinement investissable», a résumé le Dr Aydın. Un mot d’ordre, en somme : faire de l’infrastructure non seulement un moteur économique, mais un projet de société.
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2025-10-19 16:07:00
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