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Power-To-X Summit 2025 : sans infrastructures gazières, pas d’hydrogène (Leïla Benali)

Power-To-X Summit 2025 : sans infrastructures gazières, pas d’hydrogène (Leïla Benali)

Power-To-X Summit 2025 : sans infrastructures gazières, pas d’hydrogène (Leïla Benali)

Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Marrakech a accueilli, les 1er et 2 octobre 2025, la cinquième édition du World Power-to-X Summit. Dans un contexte mondial marqué par les incertitudes sur l’avenir de l’hydrogène vert, le Royaume y a affiché avec force sa stratégie ambitieuse et sa volonté d’incarner un acteur central dans la future économie énergétique mondiale.

Présente lors du sommet, Leïla Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a d’abord souligné le rôle fondamental du gaz dans la crédibilité de la transition vers l’hydrogène vert. Elle a annoncé le lancement imminent d’un appel d’offres pour une unité flottante de regazéification (FSRU), ainsi que le développement d’un réseau de pipelines reliant zones de production et de consommation. Forte de plus de 50 manifestations d’intérêt internationales reçues cet été, cette infrastructure pose les bases d’un écosystème énergétique fiable, soutenu par des partenariats stratégiques, notamment avec les Émirats arabes unis, le Sénégal et la Mauritanie. L’extension d’une centrale à gaz devrait permettre au Maroc de doubler sa consommation de gaz naturel à plus de 2 millions de mètres cubes par an.

Par ailleurs, Benali a évoqué les fondations réglementaires du secteur, notamment la loi sur le gaz à venir et la circulaire du 11 mars 2024 qui a instauré l’Offre Maroc Hydrogène Vert, destinée à attirer les investissements tout en garantissant flexibilité et gouvernance.

Le second message fort de Leïla Benali a porté sur la nécessaire mobilisation des jeunes et des talents autour de l’innovation énergétique. L’IRESEN, seul centre public dédié à cette mission, multiplie les projets pilotes. Le Power to Talent Fair, événement parallèle au sommet, a permis de connecter étudiants, start-ups et industriels autour de perspectives concrètes d’emploi.

Cette dynamique est renforcée par le lancement de plateformes technologiques structurantes comme Green H2A, développée en partenariat avec l’UM6P et l’OCP, qui intégrera dès 2026 une unité pilote d’ammoniac vert de 4 tonnes/jour.

Positionné au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et de l’Atlantique, le Maroc entend jouer un rôle de hub dans l’échange de molécules vertes (électrons, hydrogène, acier décarboné). À travers le concept de corridor OTC (Origination, Transit, Certification) le pays veut garantir à la fois la production, la logistique et la conformité ESG des flux énergétiques.

Un événement dédié à la gouvernance minière en Afrique, “Our Resources, Our Future”, a été annoncé par la ministre comme levier pour une exploitation responsable des ressources du continent dans cette nouvelle économie verte.

S’exprimant avec un ton volontairement réaliste, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a appelé à rompre avec les illusions autour de l’hydrogène vert. Si les ambitions restent intactes, il a pointé l’absence de marchés structurés et la lenteur des investissements.

Le Maroc, selon lui, doit construire un modèle endogène fondé sur un hydrogène compétitif à 1,3–1,5 $/kg, sans dépendance aux subventions. Cela suppose une chaîne de valeur industrielle complète, de la capture carbone à l’export, et un appui sur les ressources locales, l’innovation et des partenariats régionaux. “L’objectif est clair : proposer l’énergie la plus compétitive, avec nos propres règles”, a-t-il affirmé.

Le président de la CGEM, Chakib Alj, a lancé un plaidoyer pour un hydrogène souverain, industrialisé et créateur d’emplois. Rappelant la feuille de route marocaine prévoyant 9 millions de tonnes par an d’ici 2050, il a indiqué que six projets industriels majeurs sont déjà en cours, pour un total de 300 milliards de dirhams et jusqu’à 30.000 hectares attribués par projet.

Mais il a aussi insisté sur la nécessité de renforcer la compétitivité (0,70–1,40 $/kg selon l’IRENA), d’aligner les certifications avec l’Union européenne, et de développer les infrastructures nécessaires : pipelines, terminaux, électrolyseurs. Il a plaidé pour que le Maroc ne soit pas seulement exportateur de molécules mais aussi transformateur : ammoniac, méthanol, acier vert. La clé de la réussite réside dans l’intégration des PME marocaines dans les projets, via des zones industrielles Power-to-X et des deals industriels à transfert de technologies.

Le directeur général de l’IRESEN, Samir Rachidi, a rappelé que 500 projets hydrogène dans le monde sont déjà en phase finale d’investissement, représentant plus de 110 milliards de dollars. Le Maroc ne doit pas rater cette fenêtre historique. Il a annoncé des avancées concrètes : projets de e-carburants, études pour une unité Power-to-Liquid, partenariat avec la coopération allemande (KfW, BMZ), renforcement des laboratoires et équipements dans les universités marocaines. La phase 1 du projet BTX Pathways, sur l’impact socio-économique de la filière, vient également d’être finalisée.


2025-10-02 10:05:00

lematin.ma

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