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Le Fonds international de développement agricole (FIDA) prévoit la mobilisation d’un financement de près de 65,6 millions de dollars pour le Maroc sur la période 2025-2027. Cette enveloppe est programmée dans le cadre du treizième cycle de reconstitution des ressources du FIDA qui couvre la période 2025-2027.

Dans ce nouveau programme, le Royaume bénéficie donc d’un portefeuille indicatif de financements structuré autour des trois principaux mécanismes du FIDA. Concrètement, à travers le système d’allocation fondé sur la performance (PBAS), le pays pourra bénéficier d’un financement de 22,84 millions de dollars, représentant la part des ressources concessionnelles du Fonds basées sur la performance du Royaume dans les domaines de la gouvernance rurale, des politiques agricoles et de la gestion des projets.

De même, via le mécanisme de ressources empruntées (BRAM), le Maroc aura la possibilité de tirer sur une ligne de financement indicativement plafonnée à 42 millions de dollars, mobilisable sous forme de prêts à des conditions différenciées selon les besoins spécifiques et les capacités de remboursement. Le Maroc bénéficie également d’une dotation pour le climat de 800.000 dollars au titre de la contribution additionnelle pour le climat (ACC). Cette enveloppe ira exclusivement au financement d’activités d’adaptation et d’atténuation du changement climatique, conformément à la méthodologie des banques multilatérales de développement. Ensemble, ces différents instruments du FIDA constituent pour le Maroc un levier financier stratégique pour soutenir la transformation durable de son agriculture et partant renforcer la résilience de ses territoires ruraux face aux impacts des changements climatiques et économiques. Ces nouveaux financements sont programmés par le FIDA dans le cadre de sa stratégie d’intervention au Maroc sur la période 2022-2027.

Les alliances productives, un antidote efficace contre la spéculation sur les produits agricoles au Maroc

La Feuille de route de ce Fonds onusien vise à accroître durablement les revenus et la sécurité alimentaire des populations rurales au Maroc, en particulier des femmes et des jeunes, ainsi que leur résilience face aux changements climatiques dans les zones de montagne. Elle s’articule autour de trois grands objectifs. Il s’agit, d’abord, de promouvoir un développement équitable et inclusif et renforcer le capital social et humain des populations rurales des zones vulnérables. Puis, consolider la compétitivité et diversifier durablement et équitablement la productivité des systèmes de l’agriculture solidaire et de l’élevage dans les zones de montagne avec un renforcement de l’accès équitable aux marchés et aux services financiers.

Enfin, promouvoir la durabilité environnementale et la résilience des moyens d’existence des populations rurales face aux changements climatiques. Dans la mise en œuvre de son plan d’action au Maroc, le FIDA suit une approche programmatique qui transformera son modèle d’intervention au moyen d’une logique d’innovation, de partenariat, d’apprentissage et de capitalisation. Cette approche sera intégrée dans la concertation sur les politiques afin d’assurer l’institutionnalisation et la mise à l’échelle des acquis.

Cette approche programmatique comprend plusieurs innovations notamment la concentration des interventions dans une même zone jusqu’à l’atteinte d’un seuil critique d’acquis dans le cycle du programme d’intervention, la mobilisation d’autres bailleurs de fonds et du secteur privé pour atteindre un seuil critique d’investissements et la programmation de deux allocations au titre du Système d’allocation fondé sur la performance pour une approche programmatique qui couvre deux cycles, afin de consolider et de mesurer l’impact et les résultats.

Dans cette configuration, le FIDA jouera un rôle de facilitateur pour mobiliser une masse critique d’investissements et de partenaires dans le cadre de cette démarche programmatique. À l’achèvement de son programme en 2027, les interventions du FIDA devront avoir atteint directement 98.000 ménages ruraux, soit 490.000 personnes, dont 40% des femmes et 50% de jeunes. Les bénéficiaires visés en priorité sont les ménages ruraux vulnérables, avec et sans terre, les agro-éleveurs ayant moins de 2 hectares de terres irriguées, ceux détenant moins de 10 hectares consacrés à la culture pluviale (Bour) ou moins de 10 têtes de petits ruminants, les entrepreneurs et les organisations rencontrant des difficultés en matière de valorisation des produits ou d’accès aux marchés. La stratégie du FIDA au Maroc est structurée en deux cycles d’allocation de ressources du Fonds.

Il s’agit de la douzième reconstitution des ressources du FIDA (FIDA12) pour la période 2022-2024 et FIDA13 pour la période 2025-2027. L’enveloppe financière allouée dans le cadre de FIDA12 s’élève à 32 millions de dollars tandis que celle programmée dans le cadre du FIDA13 est de 65,6 millions. Le Fonds dispose d’un partenariat avec le secteur privé, notamment le Crédit Agricole du Maroc (CAM). Ce qui lui permet d’explorer des synergies afin d’élargir l’accès des petits exploitants agricoles à des financements (au moyen, par exemple, des produits de la filiale Tamwil al Fellah et du programme «Intilaka») et encourager l’installation d’un plus grand nombre de jeunes entrepreneurs grâce à des facilités financières promues par le CAM. Dans son programme d’intervention, le FIDA prévoit de mobiliser des financements supplémentaires à l’aide d’instruments destinés au secteur privé.

Des résultats ambitieux attendus à l’horizon 2027

Dans un contexte marqué par les défis environnementaux, économiques et sociaux de taille, la stratégie d’intervention du FIDA au Maroc ambitionne d’opérer une transformation profonde du secteur agricole national à l’horizon 2027. Trois objectifs majeurs doivent ainsi couronner la clôture de ce programme d’intervention : renforcer les organisations de producteurs, améliorer la compétitivité des filières et promouvoir la durabilité environnementale. Le premier objectif devrait être atteint à travers le renforcement des organisations de producteurs (OP) et du capital humain.

En lien avec les priorités du Maroc, cette orientation vise à structurer les OP pour qu’elles deviennent des acteurs autonomes et influents dans leur environnement. Ainsi, 50% des organisations nouvellement créées devraient être pleinement autonomes, tandis que 80% des membres des groupements devraient avoir accès à des services nouveaux ou améliorés. L’ambition est également de permettre à 70% des ménages de pouvoir participer activement aux décisions locales, avec une attention particulière à l’inclusion des femmes, dont la représentation dans les instances de gouvernance devrait dépasser les 14% actuels. L’accent est aussi mis sur le partage des savoirs, avec la publication de référentiels techniques, la diffusion de produits de connaissance et des partenariats avec des instituts de recherche. Le deuxième pilier stratégique consiste à améliorer la compétitivité des producteurs, leur accès aux marchés, ainsi qu’aux services financiers.

En parfaite cohérence avec les Objectifs de développement durable (ODD 10), cette orientation prévoit des investissements dans les infrastructures de production et de commercialisation. L’impact attendu est significatif : 70% des ménages devraient constater une hausse de leur production, un meilleur accès aux marchés et aux infrastructures de transformation et de stockage, ainsi qu’une réduction de 20% du temps de trajet vers les marchés. De plus, un cinquième des bénéficiaires accéderait pour la première fois à des services financiers.

Pour accompagner cette dynamique, 8.139 hectares de terres agricoles bénéficieront d’infrastructures hydrauliques, 420 km de routes rurales seront réhabilités et 40 équipes métiers seront créées ou renforcées. La digitalisation figure également en bonne place et se déclinera à travers la mise en place de cinq feuilles de route dédiées et le développement de deux applications pour faciliter la commercialisation des produits agricoles. Enfin, le troisième objectif stratégique est centré sur la durabilité environnementale et la résilience climatique, en phase avec les ODD 13. L’enjeu est de préparer l’agriculture marocaine aux impacts du changement climatique.

Ainsi, 50% des ménages sont appelés à adopter des pratiques agricoles résilientes, et autant d’exploitants devraient accéder à des technologies ou à des systèmes économes en eau. Concrètement, 42.000 hectares de terres seront convertis à des pratiques résilientes, tandis que 89% des aménagements hydrauliques à petite et moyenne hydraulique (PMH) seront conformes aux normes nationales. L’information climatique devient un outil clé dans cette stratégie, avec plus de 10.000 personnes sensibilisées et 7.000 producteurs qui s’orienteront vers l’agriculture biologique. La concrétisation de ces orientations à l’horizon 2027 permettrait au Maroc de consolider sa volonté d’asseoir une agriculture moderne, inclusive et résiliente, fondée sur la participation locale, l’innovation et la préservation des ressources naturelles.

1,7 milliard de dollars investis au Maroc depuis 1979

Depuis le déploiement de sa coopération avec le Maroc en 1979, le FIDA mobilisait régulièrement des financements au profit du Maroc pour le développement de ses périmètres ruraux. À ce jour, ce partenariat s’est traduit par la mise en œuvre de 15 opérations pour un montant global de près de 1,7 milliard de dollars, dont 297,6 millions financés directement par le Fonds. Ces interventions ont accompagné l’évolution des politiques agricoles marocaines, en particulier les orientations du «Plan Maroc Vert» puis actuellement la stratégie Génération Green 2020-2030. Pour l’ensemble de la période couverte par le programme stratégique 2022-2027 du Fonds (COSOP), le portefeuille actif représente un volume de financement de 214,4 millions de dollars, réparti entre projets en cours et les nouveaux à l’étude.

Les principaux projets en cours concernent le Programme de développement rural des zones de montagne – Phase I (25,3 millions de dollars de la part du FIDA), le projet de développement rural des montagnes de l’Atlas (46,5 millions de dollars) et le Projet de développement rural intégré en zones de montagne du pré-Rif de Taza (36,7 millions de dollars). À ces projets, s’ajoute un nouveau projet prévu dans le cadre de l’enveloppe FIDA12, pour un montant indicatif de 32 millions de dollars. Notons que ces financements sont complétés par des cofinancements nationaux s’élevant à 76,5 millions de dollars, auxquels s’ajouteront potentiellement des contributions internationales qui restent à confirmer. Ce bilan traduit donc l’engagement soutenu du FIDA en faveur d’une agriculture inclusive, durable et résiliente dans les zones rurales et montagneuses du Royaume.


2025-04-17 17:22:00

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